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Écrit par Sophie Reis


Extrait du livre un CANCER en CADEAU

Les bienfaits du cannabis médical

Malgré la persistance de certaines zones grises, le fait est que la marijuana est un outil thérapeutique aux bienfaits confirmés pour de nombreux symptômes tels que la douleur35, le sommeil, les dysfonctionnements psychomoteurs, les problèmes gastro-intestinaux, les nausées, etc.

« L’efficacité de cet outil est maintenant bien démontrée dans plusieurs études scientifiques de qualité. Ces études se sont multipliées surtout dans les deux dernières années, comme celle-ci, pour n’en citer qu’une : A Multicriteria decision analysis comparing pharmacotherapy for chronic neuropathic pain, including cannabinoids and cannabis-based medical products », souligne la Dre Andreea Bosneaga, médecin spécialisée en douleur chronique et cannabis médical à la clinique Nature Médic, division de Pathway Health Corp. (naturemedic.ca).

En plus de réduire les effets secondaires de plusieurs chimiothérapies courantes, il faut mentionner que certaines études36 ont vu le jour, comparant l’efficacité clinique du cannabis médical en combinaison à la cytarabine, la doxorubicine, le cisplatine, etc., et ayant eu des résultats préliminaires favorables.

Cette plante contient plus de cinq cents composés biologiquement actifs (appelés cannabinoïdes) tels que le tétrahydrocannabinol (THC), qui est psychoactif, ou le cannabidiol (CBD) qui a peu ou pas d’effet sur les fonctions cognitives. L’Organisation mondiale de la santé confirme que le CBD est généralement bien toléré, qu’il a un bon profil d’innocuité et qu’il n’a pas d’effets addictifs37.

Le cannabis module le système endocannabinoïde (que nous possédons tous de façon intrinsèque), un système complexe de signalisation cellulaire présent dans le système nerveux central, les organes internes, les tissus conjonctifs, les glandes et les cellules immunitaires. C’est d’ailleurs pourquoi on y trouve de si nombreuses vertus.

Plusieurs études animales, réalisées principalement sur des souris, ont démontré que les cannabinoïdes jouaient un rôle sur différents types de cancers. Les cancers les plus étudiés sont le cancer du sein et le cancer primaire du cerveau. Ces études tendent à démontrer que le CBD pourrait avoir un effet protec-teur (protégerait les cellules saines) et ralentirait la croissance tumorale38, tandis que le THC pourrait freiner la croissance tumorale et également accélérer la mort des cellules cancéreuses (apoptose). Ces études tendent à démontrer de façon plus précise les implications du cannabis médical chez l’humain, que ce soit comme agent antitumoral direct ou en combinaison aux traitements déjà existants.

Si l’on désire avoir recours à l’usage du cannabis médical comme traitement complémentaire aux traitements conven-tionnels, il est important de se référer à un médecin spécialiste qui saura nous recommander un protocole spécialisé, adapté et conforme à notre condition de santé.

« En aucun cas, et ce jusqu’à ce que des études spécifiques et rigoureuses se précisent, il ne faut considérer le cannabis médical comme traitement de première ligne. Si vous êtes un patient sous traitement d’immunothérapie, il sera très important de divulguer l’utilisation du cannabis à vos oncologues, car ils pourraient en tenir compte et apporter des changements majeurs dans vos traitements », recommande la Dre Andreea Bosneaga.

Des cliniques spécialisées ont vu le jour partout au Canada, permettant de bien encadrer cette pratique de façon sécuritaire et professionnelle. Le protocole peut être administré en format liquide (pipettes) ou en capsules, et s’inscrit ainsi dans la routine de suppléments quotidiens que l’on peut prendre. Il existe de plus en plus de formats pour personnaliser le plan de traitement, que ce soit sous forme de poudre que l’on peut mélanger à notre nourriture, sous forme de boissons, sous forme de thé ou de crème topique, etc.

Ressources

  • Le livre Espoir radical, par Kelly A. Turner (Flammarion, 2022) contient un chapitre très bien documenté sur le cannabis avec des sources vers plusieurs études (p. 233 à 235).
  • Les livres Medical Cannabis in Canada: From Historical Lows to the Current High, par Mark H. Kimmins, MD (Miller & Associates Inc., 2019) et Cannabis Pharmacy: The Practical Guide to Medical Marijuana, par Michael Backes (Black Dog & Leventhal, 2017) sont des références suggérées par les médecins praticiens en cannabis médical.  
  • Lorsque le protocole est établi avec le professionnel de la santé, ce dernier choisit avec le patient le format le plus approprié à ses besoins (soit sous forme d’huile, de gélule, de crème ou de thé) parmi les options offertes par l’un des 200 fournisseurs approuvés par Santé Canada.
  • La prescription est envoyée directement chez le fournisseur avec le plan de traitement. Par la suite, le patient achète ses produits directement auprès du fournisseur tout en respectant les directives de Santé Canada.

35. Nutt, D. J. et al., « A multicriteria decision analysis comparing pharmacotherapy for chronic neuropathic pain, including cannabinoids and cannabis-based medical products », Cannabis and Cannabinoid Research, vol. 7, no 4, 2022, p. 482-500.

36 . McAllister, S.D. et al., « The antitumor activity of plant-derived non-psychoactive cannabinoids », Journal of Neuroimmune Pharmacology, vol. 10, no 2, 2015, p. 255-267.

Dumitru, C. A. et al. « Cannabinoids in glioblastoma therapy: New applications for old drugs », Frontiers in Molecular Neuroscience, 2018.

37 . Organisation mondiale de la santé, « Cannabidiol (compound of cannabis) », dernière modification en décembre 2017, https://www.who.int/features/qa/cannabidiol/en/.

38 . McAllister, S.D., et al., op. cit.